Un moment qu’elle n’avait pas mis les pieds dans cette partie de la France, dans cette partie de sa vie. Depuis des mois elle se fuyait elle-même, depuis l’assassinat de son âme. Sa tante la trouvait maigrichonne et mal en point, elle n’était pourtant que trop loin de la vérité. Une partie d’elle-même avait été souillée et morte sur ce rafiot coulant, et aujourd’hui il ne résidait que des cendres de ce qu’elle fut jadis. Mais dans cette parcelle de souffrance résidait une petite étincelle de lumière, sa famille.
Floriabel était de retour parmi eux. C’était un symbole de renaissance. Certes cela signifiait la mort de quelque chose préalablement mais l’espoir était là, dans ses sourires, dans ses petites bouclettes adorables. Elle était signe que des souffrances ont peu guérir. Elle ressemblait tant à leur mère bien que plusieurs aurait dit qu’elle-même en avait la réplique presque conforme du visage trait pour trait mis à part la couleur de leur cheveux qui différait. Elle était brune comme père mais pour le reste, c’était feue Oriabel. Enfin… sans les cernes, les joues creuses et le teint blafard qu’elle arpentait dernièrement.
Elle n’avait pas eu de difficulté à trouver le Domaine de la Baronne. Elle avait grandi une partie de sa vie ici. Y était même demeuré un moment, à Albi où une douce rencontre, la première d’un petit amour avait enflammé un feu de paille avant qu’elle ne rentre à Narbonne où tout avait commencé à aller de travers. Elle descendit de sa monture, dans une robe beaucoup trop ample pour elle ce qui lui vaudrait sans aucun doute un commentaire de sa tante avec une grimace et se dirigea vers la demeure une fois que son cheval fut entre les mains de la personne ressource.
Elle salua avec une petite inclinaison de son minois d’ange affaibli le majordome qui l’accueillit et l’invita à attendre dans un vestibule qu’on demande surement son identité ou autre. Son père allait sous peu ce marié. Enfin, se fiancer d’abord et sous peu, tout de même reconstruire sa vie. Il le méritait tant. Et la femme choisit était une soie, une perle et d’une infime douceur. A peine l’avait-elle rencontré qu’elle était tombé sous le charme de cette femme. Elle ressemblait à Bel parfois et cela en était troublant. Pourtant, elle ne serait jamais elle, mais elle rendait son père heureux et c’est surtout ce qui importait à la petite brunette. Ne restait plus qu’à espérer que le dernier membre de la famille qui n’avait pas encore fais connaissance de la promise de Cordas soit du même avis que les autres enfants de ce dernier… Heaven…